« Continuez mon p’tit… faites comme si j’étais un moustique »

Un des multiples souvenirs de Mère Marie-Clotilde qui m’a recrutée en 1976
Ma 1ère année d’enseignement en 1976, Mère Marie-Clotilde rentrait en salle 12, pendant mon cours d’organisation administrative avec les term G1… Elle ouvrait la porte discrètement et disait en rentrant..
« Continuez mon p’tit.. Faites comme si j’étais un moustique »…
Et là, j’entendais les élèves faire le bruit d’un moustique.. Je n’étais pas très fière car c’était mes débuts et je n’étais pas un prof très « catholique » avec ma salopette en jeans et mes sabots !!!
Mère Marie-Clotilde faisait semblant de chercher quelque chose dans les placards de la salle 12, puis elle repartait comme elle était arrivée… a priori rassurée de la façon dont je tenais ma classe, puisque je n’ai quitté l’Icof que 33 ans plus tard..

Pour répondre à Soeur Agnès
La soeur hongroise qui vous a fait connaître le père Fullop était Soeur Bernadette, qui roulait les « R » avec un très fort accent hongrois… Elle était très drôle..
La Soeur qui faisait la dactylo avant moi était Soeur Marie-Laure.. Elle avait toujours sa règle à la main et tapait sur les doigts des filles..
La Soeur qui surveillait les couloirs était Soeur Marie-Christine
A l’Icof, Mère du Saint Sacrement remplaçait Mère Marie-Clotilde quand elle partait plusieurs semaines au Généralat à Rome car elle était la secrétaire générale du Chapitre… Elle prenait ses notes en sténo à une vitesse incroyable… au moins 110 mots à la minute !! Qui dit mieux aujourd’hui ??

Institut Commercial Féminin…

Mes souvenirs de l’ICOF sont ceux de ma scolarité en BTS et professionnels aussi. Lorsque j’ai voulu m’inscrire à l’Icof, sur les conseils d’une ancienne élève de la première heure (Elisabeth Monel), j’ai été accueilli par Mère Marie du St Sacrement, qui remplaçait à la direction Mère Marie-Clotilde (Monfray) appelée au Chapitre général des Ursulines à Rome. L’année était déjà commencée et j’étais un peu embarrassée de faire cette démarche, en retard, et sans être certaine que je pourrais intégrer l’école. Malgré tout, je demandai avec assurance à voir Mère Marie-Clotilde. Mère Marie du St Sacrement me dit que ce serait difficile de prendre cette scolarité en route et que j’aurai du mal en sténographie et dactylographie, puis finalement me dit que je pouvais essayer. Mme Gabrielle Defelix, professeur de Sténo (Duployé Codifié !) m’a prise à part immédiatement et donné quelques cours particuliers, chez elle, gratuitement, sur ses heures libres, pour combler les semaines passées, avec une efficacité, une gentillesse et un dynamisme que je n’oublierai jamais. Puis ce fut au tour de Sr Marie-Laure (Ithier) de me prendre en plus dans la grande salle de Dactylo au fond du couloir, munie de sa règle pour indiquer les lettres et faire semblant de vous taper sur les doigts si les positions n’étaient pas à sa convenance. J’ai le souvenir d’une grande sollicitude de tous les professeurs pour me faire rattraper le temps perdu, et aussi des élèves qui m’ont donné tout ce qui me manquait. Il y avait aussi à l’accueil Sr Bernadette Horvath, qui jouissait de beaucoup de sympathie auprès des élèves avec qui elle parlait souvent longuement le matin à leur arrivée. Sa culture, sa vivacité, sa finesse lui permettait de percevoir beaucoup de choses… avec en plus la saveur de son petit accent de hongroise. Il y avait aussi au secrétariat Marie-Thérèse Chabrier, la gentillesse même dans une discrétion extrême, dont j’ai découvert ensuite les grandes qualités professionnelles et humaines lorsque Mère Marie-Clotilde m’a demandé de venir travailler à l’ICOF. Quant à Mère Marie-Clotilde, elle m’a appris beaucoup de choses, savait donner confiance, et on riait beaucoup avec elle au cours des journées de travail intense, car M. M. Clotilde avait une capacité de travail colossale, et une mémoire phénoménale et lorsque des anciennes appelaient elle se rappelait instantanément nom, prénom, détail de vie personnelle et j’étais admirative de cette personnalité hors du commun. Bref, vous avez compris, je dois beaucoup à l’icof et l’esprit des Ursulines m’a profondément marqué. Longue vie à l’ICOF d’aujourd’hui.